Entre légende et histoire
les invisibles du lacEntre légende et Histoire
Les invisibles du lacLes sites
PalafittiquesLes Alpes possèdent une centaine de sites palafittiques dont cinq en Savoie, classés patrimoine mondial de l’UNESCO. À la préhistoire c’était de belles bâtisses sur pilotis, construites au bord de l’eau. Aujourd’hui, il ne reste que des pieux fichés dans la vase. Celui de Beau-Phare se situant au lac d’Aiguebelette, et quatre autour du lac du Bourget:
- Baie de Grésine à Brison St Innocent
- Baie de Châtillon, à Chindrieux en Chautagne
- Saint-Pierre de Curtille, à Hautecombe
- Littoral de Tresserve
Pourquoi « sites palafittiques » ? Le mot « palafittique » vient de l’italien : Pala = pieux et fitta = fichés. Ce qui signifie donc « Pieux fichés ». Ces sites datent d’entre 3800 à 805 av J.C et nous montrent comment les hommes vivaient près des lacs à cette époque. Les plus grands villages comptaient environ 200 maisons, chacune abritant entre 8 et 10 personnes. Ils étaient construits au bord du lac. Les habitations sur pilotis servent à protéger les habitants de l’humidité du sol et des inondations. Vous pouvez en apprendre d’avantage sur les sites palafittiques en participant à une visite guidée des Guides du Patrimoine Savoie Mont Blanc.
Que mangeaient-ils ? Les archéologues ont pu retrouver des restes de nourritures qui ont survécu au temps. La décomposition dans un espace humide est beaucoup plus lente due au manque d’oxygène. Des restes d’os d’animaux ont été retrouvés, on a d’ailleurs appris que les chiens étaient mangés ! Pour plus d’information concernant ce qu’ils mangeaient, cliquez ici.
Vous pouvez même tenter ces recettes préhistoriques chez vous (ces sites se traduisent en français).
Cuvée
Des PlaisanciersCachés dans les profondeurs du lac du Bourget, se trouvent des bouteilles de vin ! Lors du salon du nautisme, au printemps, les bouteilles de Pinot vieilles vignes de Chautagne, recouvertes d’algues et de coquillages sont remontées du lac, par des plongeurs bénévoles.
Les bouteilles sont cachetées à la cire puis immergées à plus de 20 mètres de profondeur, dans un grand casier dont l’emplacement est secret. Tous les ans, le club des plaisanciers renouvelle cette cuvée. Les bouteilles ont séjourné, une année entière, dans l’obscurité et dans un environnement thermique stable entre 6 et 8 degrés.
Leur maturation unique ainsi que les arômes développés, lors de cette année de vieillissement lacustre, promettent une dégustation palpitante ! Si certaines bouteilles sont prévendues au salon du nautisme, rassurez-vous, il devrait en rester quelques-unes pour les curieux ou adeptes de ce nouveau breuvage.
La légende de l'avion nazi
Au fond du lacCela fait plus de 70 ans que l’épave du Focke Walf 58C repose dans les abîmes du lac du Bourget, à 112 mètres de profondeur. C’est le 30 mars 1943, lors de la seconde guerre mondiale, que cet avion allemand de la Wehrmacht s’est crashé dans le lac. Les Allemands venaient d’envahir la zone libre. La légende dit que par un beau jour de printemps, un avion de la Wehrmacht décolle de l’aérodrome de Lyon-Bron pour un vol d’exercice. À son bord, quatre jeunes soldats allemands : deux pilotes instructeurs et deux élèves. Arrivé au-dessus du lac du Bourget, l’appareil s’approche au plus près de la surface de l’eau, avec un objectif : faire du rase-mottes pour se détendre… Sans oublier d’effrayer les quelques pêcheurs paisiblement installés dans leur barque. Malheureusement pour les jeunes allemands, l’avion heurte le lac et se crash. À quoi est dûe l’accident ? Personne ne le sait avec certitude.
Sur les quatre membres de l’équipage, deux sont tués lors de l’accident. Les deux autres parviennent miraculeusement à survivre, malgré une eau à 3 °C. Secourus par des pêcheurs de Conjux, ils sont ramenés sur la berge. En récompense de ce geste, les autorités nazies libèrent quatre prisonniers de guerre du village.
L’épave est découverte le 25 février 1988 par trois passionnés de plongée : Roger Pilloud, Alain Huck et Jean-Paul Mestres. Avant cette découverte, les habitants ne savaient pas si l’avion était réellement au fond du lac ou si ce n’était qu’une légende. Les premières images de cet avion sont réalisées à l’aide de robots téléguidés au début des années 90. Néanmoins vu que cet avion légendaire est un patrimoine historique inestimable, l’équipe l’ayant filmé préfère garder le secret de peur que des pilleurs ou des plongeurs inconscients ne prennent d’assaut l’épave. Ce n’est qu’en 2004 que des plongeurs le touchent enfin du bout du doigt. Cette épave est aujourd’hui devenue l’un des spots de plongée les plus prisés de France. Mais aussi une grande source d’imagination, comme pour Patrick Liaudet qui a fait de cette histoire un roman intitulé « L’ombre sur le lac ».